Créée le dimanche 01 juin 2025
Livre des Actes des Apôtres 2,1-11.
Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours, ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.
Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux.
Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel.
Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient.
Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie,
de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage,
Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
Psaume 104(103),1ab.24ac.29bc-30.31.34.
R/ Ô Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre ! (Ps 103, 30)
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
La terre s'emplit de tes biens.
Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur.
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8,8-17.
Frères, ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent pas plaire à Dieu.
Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.
Mais si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché, mais l’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes.
Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais elle n’est pas envers la chair pour devoir vivre selon la chair.
Car si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez.
En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.
Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père !
C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.
Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 14,15-16.23b-26.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire de Pères, de Docteurs, de Saints
TRAITÉ DE SAINT IRÉNÉE CONTRE LES HÉRÉSIES
Lecture Patristique de l'Office des Lectures du jour.
L'envoi de l'Esprit
Quand le Seigneur donna à ses disciples le pouvoir de régénérer les hommes en Dieu, il leur dit : Allez, enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
C'est cet Esprit dont il a promis par les prophètes l'effusion dans les temps derniers, sur les serviteurs et les servantes, afin qu'ils prophétisent. Voilà pourquoi l'Esprit est descendu dans le Fils de Dieu, devenu le fils de l'homme, pour s'habituer avec lui à habiter le genre humain, à reposer parmi les hommes, à habiter l'œuvre de Dieu, pour opérer en ces hommes la volonté du Père, et les renouveler de leur désuétude dans la nouveauté du Christ.
C'est l'Esprit, au dire de Luc, qui est descendu après l'Ascension du Seigneur sur les Apôtres à la Pentecôte, et qui a pouvoir sur tous les peuples pour les introduire à la vie et leur ouvrir la nouvelle Alliance.
C'est pourquoi, s'unissant à toutes les langues, ils chantaient une hymne à Dieu. L'Esprit ramenait à l'unité toutes les races éloignées, et offrait au Père les prémices de tous les peuples.
Voilà pourquoi aussi le Seigneur a promis de nous envoyer le Paraclet, qui nous adapte à Dieu. En effet la farine sèche ne peut sans eau devenir une seule pâte, pas davantage nous tous, ne pouvions devenir un en Jésus Christ sans l'eau qui vient du ciel. La terre aride, si elle ne reçoit pas d'eau, ne fructifie pas ; ainsi nous-mêmes, qui d'abord étions du bois sec, nous n'aurions jamais porté le fruit de la vie, sans l'eau librement donnée d'en haut. Ainsi nos corps ont reçu par l'eau du baptême l'unité qui les rend incorruptibles ; nos âmes l'ont reçue de l'Esprit. ~
L'Esprit de Dieu descendit sur le Seigneur, Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de piété, Esprit de crainte de Dieu. À son tour le Seigneur l'a donné à l'Église, en envoyant des cieux le Paraclet sur toute la terre, là où le diable fut abattu comme la foudre, dit le Seigneur.
Ainsi cette rosée de Dieu nous est bien nécessaire pour n'être point consumés ni rendus stériles, et pour que là où nous avons l'accusateur, là nous ayons le Défenseur : car le Seigneur a confié à l'Esprit Saint l'homme qui est sien, cet homme qui était tombé aux mains des brigands. Il en a eu pitié et a pansé ses blessures, lui donnant deux pièces à l'effigie du Roi, pour qu'ayant reçu par l'Esprit l'image et le sceau du Père et du Fils, nous fassions fructifier la pièce qu'il nous a confiée, et la rendions multipliée au Seigneur.
Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)
franciscain, docteur de l'Église
Dimanche de la Pentecôte (Une Parole évangélique, trad. V. Trappazzon, éd. Franciscaines, 1995, p. 56, 59-60 ; rev.)
Ô Seigneur, envoie ton Esprit !
L’Esprit Saint donne le savoir et le vouloir : présentons-lui le pouvoir qui est dans nos possibilités et nous deviendrons le temple du Saint-Esprit. Prions le Fils de l’envoyer sur nous, lui qui est béni dans les siècles, Amen ! (…) Prions-le avec ferveur ; demandons-lui de nous envoyer le Paraclet qui nous le fera connaître et aimer afin de mériter de parvenir jusqu’à Lui.
Homélie de Syméon le Nouveau Théologien (+ 1022)
Discours éthiques, 5, 377-424; SC 129, 106-110.
L'Esprit de vérité
Quand viendra le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit (Jn 14,26). Et quant à ce que le Christ ne leur a pas dit, c'est l'Esprit Saint qui, en descendant sur les Apôtres, le leur a enseigné. Jésus affirme lui-même: J'aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l'instant vous n'avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu'il dira ne viendra pas de lui-même: il redira tout ce qu'il aura entendu; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître (Jn 16,12-13).
Vous savez maintenant d'où vient l'enseignement de ceux qui ont écrit au sujet de ce Jour du Seigneur, de sa manifestation et de ce qui doit advenir aux pécheurs et aux justes. Et de même, pour tout le reste que nous ne voyons pas, eux, éclairés par l'Esprit Saint, l'ont vu en même temps qu'ils écrivaient.
Mais, dites-moi: Qu'est-ce que le Saint-Esprit? Il est Dieu, vrai Dieu, procédant du vrai Dieu, selon la foi que nous confessons. Donc, comme vous voyez, vous l'appelez Dieu conformément à l'enseignement de l'Église. En disant et en pensant qu'il est vrai Dieu, procédant du vrai Dieu, vous montrez que ceux qui ont le Saint-Esprit ont Dieu qui demeure toujours avec eux, conformément à la profession de foi, comme le Christ l'a dit aux Apôtres: Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous (Jn 14,15-16).
Vous avez donc appris qu'il reste et qu'il demeure pour les siècles sans fin. Les mots: qui sera pour toujours avec vous signifient en effet qu'il sera avec eux éternellement et sans fin, qu'il en sera inséparable dans le siècle futur comme dans le temps présent. Quant au fait que les divins Apôtres et tous ceux qui ont été dignes de recevoir le Saint-Esprit le voyaient, écoutez ce qui suit: L'Esprit de vérité, le monde est incapable de le recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure auprès de vous (Jn 14,17). Et pour que vous sachiez qu'il sera vu aussi par ceux qui aiment le Christ et gardent ses commandements, écoutez le Seigneur lui-même qui dit: Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui (Jn 14,21).
Que tous les chrétiens le sachent donc, car le Christ ne ment pas, il est le Dieu de vérité. A ceux qui lui montrent de l'amour en gardant ses commandements, selon la profession de foi, il se manifeste, comme il l'a dit lui-même. Par sa manifestation il leur donne l'Esprit Saint en personne, et, de plus, par l'Esprit Saint, lui-même et le Père demeurent avec eux inséparablement.
Sermon de saint Léon le Grand (+ 461)
Sermon 15, 1-3; CCL 138 A, 465-467.
L'alliance du cinquantième jour
La solennité de ce jour, mes bien-aimés, doit être vénérée parmi les fêtes principales, tous les coeurs catholiques le savent. Nous devons assurément le plus grand respect à ce jour que l'Esprit Saint a consacré par le prodige suprême du don de lui-même.
Ce jour est en effet le dixième après celui où le Seigneur a dépassé toute la hauteur des cieux pour s'asseoir à la droite de Dieu son Père. Il est le cinquantième jour à briller pour nous depuis sa résurrection, en Jésus par qui le jour a commencé. Ce jour contient en lui-même de grands mystères, ceux de l'économie ancienne et ceux de la nouvelle. Il y est en effet clairement montré que la grâce avait été annoncée d'avance par la Loi, et que la Loi a été accomplie par la grâce.
En effet, c'est cinquante jours après l'immolation de l'agneau que jadis le peuple hébreu, libéré des Égyptiens, reçut la Loi sur la montagne du Sinaï. De même, le cinquantième jour après la passion du Christ, qui fut l'immolation du véritable agneau de Dieu, cinquante jours après sa résurrection, l'Esprit Saint fondit sur les Apôtres et sur le peuple des croyants. Le chrétien attentif reconnaîtra donc facilement que les débuts de l'Ancien Testament étaient au service des débuts de l'Évangile, et que la seconde alliance fut constituée par le même Esprit qui avait fondé la première.
Car, au témoignage de l'histoire apostolique, quand arriva la Pentecôte, ils se trouvaient tous réunis ensemble. Soudain il vint du ciel un bruit pareil à celui d'un violent coup de vent: toute la maison où ils se trouvaient en fut remplie. Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux. Alors ils furent tous remplis de l'Esprit Saint. Ils se mirent à parler en d'autres langues, et chacun s'exprimait selon le don de l'Esprit (Ac 2,1-4).
Comme elle est rapide, cette parole de sagesse, et lorsque Dieu est le maître, comme on apprend vite ce qu'il enseigne! On n'a pas eu besoin de traduction pour comprendre, d'exercice pour pratiquer, ni de temps pour étudier. Mais, l'Esprit de vérité soufflant où il veut (Jn 3,8), les mots qui étaient propres à chacune des nations devinrent communs à tous dans la bouche de l'Église.
A partir de ce jour, la trompette de la prédication évangélique se mit à retentir. Dès ce moment, les ondées de charismes, les flots de bénédictions arrosèrent tout désert et toute terre aride parce que, pour renouveler la face de la terre (Ps 103,30), l'Esprit de Dieu était porté sur les eaux (Gn 1,2). Pour chasser les anciennes ténèbres, une lumière nouvelle jetait des éclairs. De l'éclat des lampes étincelantes naissaient et le Verbe du Seigneur qui illumine, et la parole enflammée qui, pour créer l'intelligence et consumer le péché, a le pouvoir d'illuminer et la force de brûler.